Eduquer son enfant n’est pas un concours de popularité ?

La maternité ou la paternité, toutes deux indistinctes, ne sont pas un concours de popularité. Parfois, l’obsession d’entretenir la meilleure relation possible avec leurs enfants et le désir de les rendre heureux font oublier aux parents leur principale mission : éduquer.

Par conséquent, on doit, toujours, garder à l’esprit que la tâche d’un parent est d’éduquer. Cela implique, en de nombreuses occasions, de prendre des décisions qui ne plairont pas aux enfants. Mais c’est cela, l’éducation : apprendre à gérer ce que l’on veut et la frustration qui peut être générée par l’impossibilité de faire ce que l’on veut faire, et parfois cela signifie, aussi, trébucher en cours de route.

Les limites de l’éducation des enfants

Les limites de l’éducation des enfants doivent être claires. En tant que parents, on doit élever les enfants dans un climat de confiance, mais en même temps, on doit rester identifiés comme une figure d’autorité. Cet aspect est très important, car en grandissant, tout comme ils expérimentent avec leurs jouets en les jetant par terre et en les tordant pour voir leurs limites, ils expérimentent aussi avec les parents pour connaître les leurs.

C’est pourquoi les enfants s’amusent à défier les parents vers l’âge de 2 ou 3 ans, lorsqu’ils n’acceptent pas le non comme réponse, lorsqu’ils essaient de vous contredire continuellement même si cela n’a aucun sens. Mais ce défi n’est rien comparé à ce que peut faire un adolescent.

À l’adolescence, alors que les fondations de leur indépendance se construisent, les limites de toute autorité sont continuellement remises en question, y compris celles de la parentalité. C’est à ce moment-là qu’on doit être plus fermes et plus clairs dans la négociation et la fixation des limites, même si cela amène à avoir une relation plus difficile avec les enfants.

Toutes les décisions qu’on prend ne sont pas forcément du goût des enfants, et il n’est pas nécessaire qu’elles le soient. Ils devront même finir par comprendre que vous pouvez vous tromper avec eux, comme ils le font avec vous ou dans d’autres domaines de la vie. Cela ne signifie pas que vous allez cesser de faire votre travail ou être moins ferme dans les négociations. En revanche, le maintien de cette figure d’autorité n’est pas incompatible avec une bonne relation avec les enfants.

Quels que soient le nombre de parents qu’on est et les années d’expérience qu’on a, on commet, aussi, des erreurs. Bien souvent, lorsqu’on essaye de s’entendre avec les enfants, on les traite comme des adultes alors qu’ils ne sont pas encore prêts pour cela. Cela peut conduire à impliquer les enfants dans la vie et les problèmes des adultes. Par exemple, on peut parler aux enfants des problèmes conjugaux comme on le ferait avec un ami.

Bien sûr, le cas le plus fréquent est aussi le contraire. Nombreux sont les parents qui considèrent leurs enfants de quinze ans comme de petits nourrissons de quatre ans et les surprotègent, retardant ou bloquant le processus progressif de dépendance. En tant que parents, il est important de grandir avec vos enfants, de savoir qu’à quatre ans ils auront certains besoins, à dix autres et à vingt autres.

Quels sont les sous-systèmes familiaux ?

A partir de la psychologie systémique, plus précisément de l’école structurale avec Minuchin à sa tête, les différents types de limites sont traités. Ces limites sont données dans les relations entre les différents membres de la famille. Il existe d’autres limites qui font allusion à la manière dont la famille se rapporte à son environnement, mais on ne les abordera pas dans cet article.

Chaque individu de la cellule familiale appartient à différents sous-systèmes dans lesquels il joue différents rôles de pouvoir et dans lesquels il acquiert différentes compétences. Par conséquent, dans une famille typique de 4 membres, on peut trouver les sous-systèmes suivants :

Ces sous-systèmes ont des frontières entre eux pour protéger les différents rôles et modes de fonctionnement. Une chose très importante, car les responsabilités d’une femme en tant que couple ne sont pas les mêmes que dans la maternité, tout comme les responsabilités d’un homme en tant que couple ne sont pas les mêmes que dans la fonction de père.

Établir des limites et des relations familiales saines.

Les problèmes surviennent lorsque les frontières entre les sous-systèmes deviennent trop floues. Cela implique que tout membre d’un autre sous-système peut acquérir ou endommager son fonctionnement en exécutant des fonctions qui ne lui correspondent pas. C’est ce qui se produit lorsque les enfants ou d’autres sous-systèmes, comme la belle-famille, exercent un contrôle sur le sous-système conjugal. Ce type de famille est une famille agglutinée.

Le développement de leur propre autonomie est entravé lorsque les membres d’un sous-système ou d’une famille sont très proches les uns des autres, ce qui conduit à la création d’enfants dépendants, et non d’enfants sains. Dans une famille, on a tous besoin du propre espace pour le développement personnel.

Il n’est pas bon non plus que les frontières entre les sous-systèmes soient trop rigides. Lorsque les frontières sont rigides, le sous-système est isolé du reste des systèmes de la famille et devient inaccessible. Cela rend la communication plus difficile, ainsi que le développement d’une relation saine entre ses membres. Ce type de famille est connu sous le nom de famille isolée.

Les membres des familles sans attaches sont trop indépendants et n’ont pas de sentiment d’appartenance ou d’attachement à l’unité familiale. Ainsi, la recherche d’un équilibre, c’est-à-dire d’une famille aux limites claires, permet le développement d’une parentalité responsable. Cela permet aux enfants de grandir de manière indépendante, mais avec un sentiment adéquat d’appartenance à la famille.

N’oubliez pas que la parentalité n’est pas un concours de popularité. Les enfants ne peuvent pas être vos amis, même si vous avez une bonne relation de confiance avec eux. Vous devez respecter leur indépendance et leur développement, ainsi que le vôtre. Ils n’ont pas à résoudre vos problèmes conjugaux, et vous n’avez pas à vous allier à eux pour résoudre les problèmes fraternels.

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